Le site fondation–entreprise–ricard.com est édité et dirigé par Corentin Ricard.

Créée en 1999, la Fondation d’entreprise Ricard s’est affirmée comme un acteur incontournable du soutien à la jeune création artistique française. Elle représente également le principal outil de mécénat artistique de la Société Ricard. Chaque année, environ cinq expositions sont organisées, confiées à des commissaires d’exposition venus de divers horizons du monde de l’art contemporain.

Lors de notre visite, nous avons rencontré Clara Balayer, récemment nommée responsable de la médiation et du développement des publics. Elle ambitionne d’ouvrir la fondation à des publics traditionnellement éloignés du monde de l’art, comme les personnes en réinsertion sociale, d’anciens détenus, les salariés de Ricard et leurs familles, des personnes en situation de handicap, ainsi que des groupes scolaires. Cependant, en raison de la loi Evin, les visites scolaires sont encore limitées au sein de la Fondation Ricard.

Clara Balayer cherche également à élargir l’audience internationale, en expliquant ce que représente la marque Ricard à des publics étrangers souvent moins familiers avec son image, qui reste parfois stéréotypée comme une marque associée à la consommation d’alcool. Promouvoir la fondation à travers des actions de médiation pourrait permettre de créer un lien plus fort entre la marque, la fondation et un public diversifié.

L’exposition Poème Prolétaire

Au moment de notre visite, la fondation accueillait l’exposition Poème Prolétaire, organisée par François Piron, un commissaire d’exposition passionné de contre-culture. Cette exposition pose la question du mariage entre l’univers bourgeois de l’art contemporain et l’inspiration prolétaire. Le titre de l’exposition, inspiré d’une revue éponyme, souligne l’importance des mots, même si, comme l’explique Piron, leur signification n’est pas toujours claire.

Le terme « prolétaire » fait référence à une personne ne vivant que de la vente de sa force de travail. François Piron semble vouloir réintégrer ce concept dans un cadre artistique élitiste, une démarche fréquente dans certains cercles de l’art contemporain.

Artistes et contre-culture

L’exposition présente une diversité d’artistes, de figures historiques comme Thérèse Bonnelalbay à des talents plus jeunes comme Anne Bourse. Joëlle de la Casinière, l’une des artistes exposées, incarne un parcours atypique, ayant fondé le Montfaucon Research Center, un projet alternatif autour de la créativité et de l’art de vivre.

Malgré l’ambition affichée de promouvoir la contre-culture, la scénographie de l’exposition reste dans les codes traditionnels de l’art contemporain.

Médiation et accessibilité

Clara Balayer a souligné ses efforts pour rendre l’art accessible à tous, mais les médiateurs sont souvent limités dans leurs marges de manœuvre par les décisions des commissaires. Cela met en lumière une contradiction : bien que la fondation affiche une volonté d’ouverture, elle reste en grande partie régie par des normes artistiques élitistes.

Conclusion

Si la Fondation Ricard met en place des initiatives pour élargir son public, il reste des défis à surmonter pour que ces ambitions se concrétisent pleinement. Il s’agit de trouver un équilibre entre la tradition artistique et l’ouverture à un public plus diversifié.

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